🌿 Le jour où j’ai compris que ma lenteur était en fait de la profondeur

L’injonction à la vitesse

Pendant longtemps, on m’a dit que je réfléchissais trop. Que j’analysais trop. Que je complexifiais les choses.

Dans un monde qui valorise la rapidité, être lente, c’était presque une faute professionnelle. Dans les réunions, je sentais cette impatience quand je prenais le temps de formuler une réponse. Dans les projets, cette pression quand je demandais du recul avant de valider une direction.

« Tu réfléchis trop. » « Tu compliques. » « Il faut être plus réactive. »

Ces phrases, je les ai entendues des dizaines de fois. Et pendant des années, j’ai essayé de m’accélérer, de faire taire cette voix intérieure qui voulait creuser, relier, comprendre.

Le déclic : et si ce n’était pas de la lenteur ?

J’ai un jour tenté le pas de côté : et si ma lenteur n’était pas un défaut ?
Elle devenait alors de la profondeur.

Mon cerveau ne survole pas les choses. Il les cartographie. Il ne simplifie pas : il crée des liens, il tisse des ponts, il met en cohérence. Il ne se contente pas de la surface : il descend explorer les couches en dessous.

Ce que certains appellent « overthinking », moi j’y vois :
🌱 Une capacité à repérer des patterns que d’autres ne voient pas
🌱 Une sensibilité aux interconnexions entre les éléments
🌱 Un besoin de cohérence avant de passer à l’action
🌱 Une exigence : celle du sens avant la performance

Mon cerveau n’est pas lent. Il est minutieux. Il infuse.

Une leçon de complémentarité

Je me souviens d’une période où je travaillais avec deux esprits très créatifs, très vifs. Leur intuition était fulgurante. Une idée jaillissait, et hop, ils étaient déjà en train de l’esquisser, de la tester, de la proposer.

Moi, j’avais besoin de temps. Pas pour douter, mais pour laisser l’idée se déposer, pour voir où elle me menait, pour vérifier sa cohérence avec l’ensemble du système.

Je leur disais souvent : « Laissez-moi infuser, je reviens vers vous. »
Et ce temps d’infusion amenait souvent une autre lecture. Un angle qu’on n’avait pas vu. Une tension qu’il fallait dénouer avant de se lancer. Un ancrage qui rendait l’idée plus solide, plus durable.

Il y a un équilibre puissant entre la spontanéité et la profondeur. Entre l’impulsion créative et l’analyse intégrative.

🌻 C’est pour ça que je crois tant à la puissance du collectif : nos différences de rythme ne sont pas des bugs, ce sont des complémentarités.

Ma lenteur comme signature professionnelle

Aujourd’hui, je sais que ma lenteur est ma signature.

Dans mes projets digitaux, elle se traduit par :
🌱 Des analyses qui ne se contentent pas des métriques de surface mais qui cherchent de la cohérence
🌱 Des stratégies qui ne suivent pas toujours la dernière tendance à la mode mais qui construisent des fondations durables
🌱 Des outils qui ne sont pas déployés pour « aller vite » mais pour créer du sens dans l’usage

Dans mes accompagnements, elle se manifeste par :
🌱 Une écoute qui prend le temps de laisser émerger ce qui n’est pas encore formulé
🌱 Une capacité à voir les fils invisibles qui relient les enjeux professionnels et personnels
🌱 Un rythme qui respecte le temps de maturation nécessaire à une transformation profonde

Cette lenteur-là ne freine pas. Elle approfondit.

Et si ralentir, c’était enfin travailler à la bonne vitesse ?

Dans un monde obsédé par la productivité, par le time-to-market, par la réactivité, il y a quelque chose de presque subversif à revendiquer la lenteur.

Pourtant, la lenteur que je défends n’est pas l’opposé de l’efficacité. C’est l’opposé de la superficialité.
C’est la lenteur qui :
🌱 Laisse le temps au sens d’émerger
🌱 Permet aux connexions de se faire
🌱 Évite les fausses routes qui coûtent cher
🌱 Construit du solide plutôt que du rapide

Dans un environnement professionnel qui change constamment, cette profondeur devient un avantage stratégique. Parce qu’elle permet de voir au-delà du bruit. De distinguer les tendances de fond des effets de mode. De construire des stratégies qui ne seront pas obsolètes dans six mois.

Transformer le « trop » en force

Alors si toi aussi, on t’a dit que tu étais « trop » :
🌱 Trop lent·e
🌱 Trop réfléchi·e
🌱 Trop sensible
🌱 Trop analytique
🌱 Trop exigeant·e

Peut-être que ce « trop », c’est juste ta manière d’aller plus loin que la surface. Peut-être que ce qu’on t’a présenté comme un défaut est en réalité ta signature, ton regard unique, ta façon singulière d’apporter de la valeur.

La question n’est plus « Comment accélérer pour ressembler aux autres ? »
Mais plutôt : « Comment assumer pleinement mon rythme et en faire une force ? »

Pour moi, la réponse a été triple :

  1. Nommer ma différence : arrêter de l’appeler « lenteur » et l’appeler « profondeur »
  2. Choisir mes environnements : privilégier les contextes qui valorisent l’analyse fine plutôt que la réaction immédiate
  3. M’entourer de complémentaires : travailler avec des profils qui apportent ce que je n’ai pas, plutôt que de chercher à tout faire seule

La profondeur comme posture professionnelle

Ma lenteur est devenue ma signature. Et je ne l’échangerais pour rien au monde.

Parce qu’aujourd’hui, ceux qui me côtoient savent que quand je prends le temps, c’est pour aller chercher quelque chose de plus juste, de plus fin, de plus durable.

Dans mes projets digitaux comme dans mes accompagnements, c’est cette profondeur-là qui fait la différence. C’est elle qui transforme une analyse en insight. Un outil en expérience. Un coaching en transformation.

Et toi, quelle force as-tu découverte derrière ce qu’on t’avait présenté comme un défaut ?

Cet article fait partie de la série #EtCestOK, pour un digital qui bouge, qui vit et qui fait sens

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